Démarche artistique

 
 

Quand je peins, je m’appuie avant tout sur les couleurs. Pas de modèle, ni d’idée préconçue de ce que je veux faire.

Je lance les couleurs sur la toile, au gré des sensations du jour, sans forme encore, et je les taille, les tourne, les superpose, les gomme, jusqu’à voir apparaître une ouverture : le début d’une forme, d’un contraste, d'un rapport de couleurs, sur lequel je m’appuie pour avancer, aidée de mes sensations et d’un temps soutenu d’observation, sans que je sache dire vraiment ce que je vois, comment je vois. 

C'est comme si en posant des couches de couleurs, et en les travaillant de multiples façons, je cherchais à découvrir ce qu'il y a dessous. 

J’avance ainsi, jusqu’à ce qu’une forme se précise qu’elle figure un ou plusieurs personnages, des animaux, un paysage, une abstraction. Je commence à voir ce que, sans le savoir, je désirais peindre, exprimer... je commence seulement, car il arrive, parfois, pas toujours, que ces premières esquisses, même poussées assez loin dans leur définition, je les rejette finalement. Non parce que leur qualité me semblerait insatisfaisante, mais parce que ce n’est pas encore « ça ».

Alors je re-couvre, dé-couvre. Jusqu’à ce que ce soit ça.

Mais comment puis-je reconnaître un point d’aboutissement comme étant celui que je recherchais alors que je commence sans rien chercher de précis ? Quelque chose sait en moi, qui me suffit.

Ma production est hétéroclite, éclectique, comme multiple, elle aime s'aventurer, paradoxalement, elle se montre dans ce qui ne pas se laisser attraper.